Nos élèves à haut potentiel (E.I.P., précoces, surdoués ou encore zèbres...)

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E.I.P, haut potentiel, Précoce, surdoué, zèbre...

"E.I.P" signifie "Elève Intellectuellement Précoce". C'est le terme employé par l'Education Nationale pour désigner des élèves qui ont des aptitudes cognitives particulièrement élevées. Ce sont des enfants dont le processus de fonctionnement cognitif est différent, bien souvent, il ont une pensée en arborescence (beaucoup d'idées en même temps pour un même sujet).

Bien que l'on puisse discuter de leur sens, tous les mots ci-dessus (Haut Potentiel, Précoce, Surdoué, Zèbre) désignent, dans le langage courant, des E.I.P.

 

Ce sont en général des tests psychométriques (type WISC 4 pour les 6-16 ans, les fameux tests de QI) qui permettent d'évaluer le potentiel d'un enfant. Si ces tests, composés de 4 subtests, réalisés et analysés par des psychologues habilités, révèlent de manière homogène un résultat global > 130 (ou parfois 125) , les enfants sont E.I.P.

Toutefois, bien souvent, les résultats ne sont pas homogènes, mais montrent des réalisation de subtests  dont les scores sont élevés  (en général au moins un score > 130 à l'un des subtests), le score total n'étant pas calculable. Là, il en est de même, l'enfant est E.I.P. En effet, des résultats non homogènes sont souvent signes de troubles ou difficultés associés, qui peuvent parfois cacher le HP.

 

Les élèves E.I.P ont tous des profils très différents et il est parfois même très difficile de déceler un HP chez un enfant.

Il ont cependant des aptitudes particulières, que l'on peut retrouver chez eux (lire pour cela, par exemple, le document "Eduscol" - "Scolariser les élèves intellectuellement précoces" - page 3)

Je cite l'introduction de ce document :

"Les élèves intellectuellement précoces ont des besoins spécifiques encore trop peu connus. Les EIP représentent, selon les différents travaux et études, de 2 à 5 % des élèves quels que soient le milieu social et l'environnement familial. Si certains ont une scolarité sans heurts, voire brillante, d’autres sont en grande difficulté scolaire et n’atteignent pas le lycée. La très large majorité des EIP a vocation à rester dans l’établissement de secteur en bénéficiant d’un parcours personnalisé."

Ressources pour comprendre ou aider à gérer cette spécificité en classe

Petite note : N'hésitez pas à visiter les pages du M.E.N à ce sujet, les académies proposent souvent des documents et ont parfois mis en place des adaptations très utiles, comme par exemple le "livret E.I.P."


Un VADE-MECUM de l'Education Nationale pour l'accompagnement des élèves HP.... Tout récent puisqu'il date du 18 mars 2019.

Vous y trouverez de nombreuses informations et documents à télécharger sur le HPI et sur les EHP (Elèves à Haut Potentiel)

 

 

 

VADE-MECUM : Recueil contenant des renseignements ou des règles d'un art ou d'une technique à observer ou une conduite à suivre et que l'on garde sur soi ou à portée de main pour le consulter.


L'AFEP (Association Française pour les Enfants Précoces) est l'une des grandes association nationale pour les E.I.P. 

C'est une association de professionnels et de parents. Certains de leurs référents régionaux sont d'ailleurs enseignants.

Leur objectif : "Offrir aux parents et aux professionnels de l’enfance des moyens pour identifier les particularités des EIP et pour les comprendre afin de favoriser leur intégration et leur réussite scolaire et sociale."


Le site de l'Association Nationale Pour les Enfants Intellectuellement Précoces (ANPEIP) est une mine d'informations. C'est aussi l'une des grandes associations nationale pour les E.I.P.

La page "Enseignants" vous propose notamment :

  • Un éclairage sur le fonctionnement des élèves HP
  • Des conseils pour une pédagogie adaptés
  • Une bibliographie, des infos sur les formations...

N'hésitez pas à les contacter pour vos questions et à aller régulièrement sur le site pour les actualités (par exemple les conférences qui peuvent avoir lieu dans votre région).

 

COUP DE CŒUR : L'association propose une plaquette très bien faite spéciale pour les enseignants.


Les tribulations d'un petit zèbre : Conseils pour la scolarité des Enfants Intellectuellement Précoces/Haut Potentiel".  Cette page, tirée du blog d'une maman d'un enfant zèbre (pour retenir l'expression de Jeanne Siaud-Facchin) présente le travail coopératif, réalisé en 2013, de plusieurs professionnels (médecins et enseignants) dans un document PDF à destination des écoles ! (Document réalisé par Dr N.MILLIEZ, M.LAURIER et L.BOSSY en juin 2013, service 502 du Dr Revol, centre référence des troubles des apprentissages, Hôpital Neurologique, Lyon)  
Vous pouvez bien-sûr aussi naviguer sur le blog de cette maman ("Les tribulations d'un petit zèbre"), très bien fait et visiter le petit encart de droite "Articles épinglés", plein de ressources intéressantes. 

IDEES d'Aménagements EN CLASSE pour une differentiation adaptee


Ci-dessous, quelques idées proposées par des collègues enseignants

  • J'ai rédigé pendant un temps des DS spécialement pour les EIP en m'inspirant d'épreuves de bac (je suis en collège), tout comme je l'ai fait pour certains dys.
  • Je propose à des élèves d'aller au CDI en binôme pour faire autre chose, par exemple, préparer un diaporama sur le sujet mais plus approfondi et à présenter aux autres.
  • Je réponds à toutes les questions même si on doit mettre le cours entre parenthèse quelques minutes.
***
  • Proposer une planification du travail
  • Proposer des activités sur le même sujet avec des niveaux différents de difficultés (avec des ceintures, comme au judo :-))
  • Les laisser préparer des exposés.

 

Idées "Montessori-like" proposées par Chloé, formée à la pédagogie "Montessori"
  • En primaire et maternelle, proposer, au moins à un moment de la journée, des activités autonomes pour TOUS les élèves
  • Laisser ces activités autonomes en libre accès pour tous les niveaux, chacun prendra ce qui lui convient et approfondira à sa guise
  • Autoriser les EIP à avoir accès à ces activités autonomes dès qu'ils ont fini leur travail (sur tous les sujets aussi bien maths, que Francais, histoire, géographie ou sciences...) 
  • Avoir une bibliothèque bie fournie et autoriser les EIP à se servir et lire discrètement quand ils le veulent, même pendant une explication (ça les aide à se concentrer).
  • Les laisser gribouiller, se boucher les oreilles, utiliser des colliers à mâcher ou des balles anti-stress.

 

Des propositions de professionnels de santé

Ci-dessous, quelques adaptations proposées par une neuropsycholoque pour un enfant E.I.P. : 

  • Respecter son mode de fonctionnement et son besoin de complexité afin d'éviter les frustrations et un désinvestissement de certaines tâches scolaires, maintenir son éveil et son attention.
  • Présenter par exemple d'abord la globalité des apprentissages avant de passer aux plus petites unités et contextualiser les apprentissages  (sens et objectif de l'apprentissage)
  • Favoriser l’épanouissement de l'élève en lui fournissant de la matière nécessaire à l'enrichissement (livres, fiches, dictionnaire...)
  • Lui apprendre à fournir des efforts et l'encourager à persevérer face à la difficulté (il n'éprouve pas le besoin d'apprendre mais il veut savoir). Il est important de maintenir cette situation d'efforts en le paçant devant des situations complexes et stimulantes.
  • Limiter les exercices répétitifs et les activités d'entrainement systématiques quand l'élève a compris la notion voulue et prendre ne compte son attrait pour la nouveauté
  • Lui proposer des activités de recherche motivantes et plus complexes. Dépasser les contenus disciplinaires en lui proposant des projets ou ateliers complémentaires.
  • reconnaître ses capacités mais ne pas oublier que ses compétences ne sont pas toutes égales

Quelques observations de parents, au fil de leurs expériences du cursus de leur enfant 

  • Les approfondissements dans les matières de prédilection de l'enfant 
  • L'enrichissement de l'entièreté du programme
  • Le(s) saut de classe, qui sont en France à peu près la seule réponse possible ds les établissements standards.
  • Le décloisonnement est une solution globalement moins appréciée des parents : cela met l'enfant en situation bancale avec en plus l'impression qu'on ne le pense pas capable de faire l'année complète dans la classe supérieure
  • Certains établissements proposent de raccourcir les cycles, comme l'internat d'Aubenas ou le Cours Michelet sur Nice. Ce n'est pas un "saut" à proprement parler, mais une combinaison de 2 années en une ;) 

Par exemple, au lieu de faire  : 6ème ... 5ème.... 4ème.... 3ème, L'enfant fait : 6ème ....5ème / 4ème (la même année)....3ème / C'est un mix entre le saut, le glissement & l'approfondissement

 

                                                                      ***   

  • Les laisser "trifouiller"leurs stylos même pendant une explication : certains en ont besoin pour se concentrer
  • Faire un bilan diagnostique en début de séquence et dispenser l'enfant si réussite ( en le mettant en l'ordi par exemple avec des jeux d'énigmes ou autre logiciel ludique)
  • Que l'enfant soit tuteur: expliquer necessite d'avoir une démarche, ce qu' ils n ont pas forcément
  • Les laisser dessiner ou écrire quand ils ont fini un travail

 

Ce sont des solutions trouvées pour ne pas donner trop de travail en plus à l'instit. Ça suffisait à mon fils.


Bibliographie


"Je suis précoce - Mes profs vont bien" de Elsa AUTAIN-PLEROS